• LES PRISONS DU DEHORS 

    Une ville d’acier

    Plantée comme un décor

    Sur de tristes pavés

    Les prisons du dehors

      

    Des tours illuminées

    Comme des sémaphores

    Crèvent les rues étranglées

    Les prisons du dehors

     

    D’insidieuses fumées

    Consument dès l’aurore

    Les citadins pressés

    Les prisons du dehors

     

    Des trottoirs surpeuplés

    De regards qui s’ignorent

    De pas entrelacés

    Les prisons du dehors

      

    Des gravats entassés

    Pourrissent aux abords

    Des profondes cités

    Les prisons du dehors

     

    Des grues démesurées

    Détruisent sans remord

    Les vestiges d’un passé

    Les prisons du dehors

     

    Une ville d’acier

    Que les ombres dévorent

    Quand la nuit est tombée 

    Les prisons du dehors

     


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  • OMBRE

    Sentinelle

    De mes pas

    Si fidèle

    A mes choix

    Mon habit

    Sans lumière

    Tu survis

    Prisonnière

     

    Apprivoisée et sombre

    Captive tu me suis ombre

     

    Effigie

    Déformée

    Qui surgit

    Sous mes pieds

    Tu m’appelles

    Au hasard

    Des ruelles

    Dans le soir

     

    Imprévisible et sombre

    Obscure tu m’as pris ombre

     

    Insensible

    Dans le bruit

    Invisible

    Dans la nuit

    Tu hantes

    Les endroits

    De tourmente

    Et de froid

     

    Indifférente et sombre

    Perfide tu me fuis ombre

     

    Et pourtant

    Un beau jour

    M’oubliant

    Pour toujours

    S’effacera

    Ton reflet

    Cette aura

    Que j’aimais

     

    Immobile et sombre

    Perdue tu m’oublies ombre


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  • LE TEMPS N'EXISTE PAS

    Le temps n'existe plus

    Les horloges sont vides

    Et les cadrans livides

    Ont soudain disparu

     

    Les aiguilles sont mortes

    Et les chiffres basculent

    Dans l'antre des pendules

    Le néant les emporte

     

    Dans un accord parfait

    Les montres se suicident

    Et les réveils décident

    De se taire à jamais 

     

    L'éternité s'installe

    Silencieuse immobile

    Plus de fuites inutiles

    Vers une lointaine étoile

     

     Le temps n'existe plus

    Pourtant notre pensée

    N'a jamais oublié

    Tout ce qu'elle a vécu

     

     Elle s'invente un futur

    Se plait dans un passé

    Se terre dans une armure

    Car elle veut exister

     

     Mais les années les heures

    Ne sont qu'une illusion

    Sublime création

    Issue de notre peur

     

    Notre peur de vieillir

    Notre peur de mourir

    Il n'y a rien là-bas

    Le temps n'existe pas


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  • Harmonie

    Le poème est un tableau en dehors du temps

    Des pensées, des images accrochées à un fil

    Au dessus de la vie, des émotions fragiles

    Ressuscitant l'histoire, l'amnésie d'un instant.

     

    La musique n'est qu'un rythme au-delà du temps

    Sublimes vibrations qui traversent le ciel

    Comme un papillon bleu qui se froisse les ailes

    Mais fait battre son coeur à chaque mouvement.

     

    La chanson est un vaisseau qui défie le temps

    Des notes et des mots voguant vers l'infini

    Qui résonnent et vacillent au dessus de l'oubli

    Comme l'écume blanche des vagues de l'océan.


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  • CORVÉE

    Ce matin de bonne heure

    Aussitôt réveillé

    Mon nez s'emplit d'odeurs

    De relents parfumés 

     

    Des couleurs en vrac

    Et des formes étranges

    Sont sorties de leur boite

    Comme des cheveux d'anges

     

    De subtils reflets

    Dansaient dans le soleil

    Un murmure discret

    Caressait mes oreilles 

     

    Aux papiers de satin

    Se mêlaient des dentelles

    Comme tous les matins

    J'ai vidé la poubelle


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  • PHILATÉLIE

    Je collectionne les timbres

    Pour mon plus grand plaisir

    C'est mon violon d'Ingres

    Mon plus profond désir

     

    Tous les samedis soir

    Je vérifie leurs dents

    Afin d'apercevoir

    Un vice éventuellement

     

    J'étais plutôt maniaque

    Et assez exigeant

    Depuis j'suis insomniaque

    Et toujours sur les dents

     

    Jusqu'au soir où enfin

    Après tant de patience

    Un timbre dans ma main

    Frappa ma vigilance

     

    Il était dépourvu

    De dents entièrement

    Ce constat de visu

    Me fit grincer des dents

     

    Par quelle déconvenue

    Ce timbre sans luxure

    Avait-il perdu

    Sa si noble denture ?

     

    Et je compris soudain

    Cela me fit très mal

    Que j'avais dans les mains

    Un laid timbre fiscal

     

    Ce timbre d'endetté

    Etait donc édenté !


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